Performances énergétiques et quartiers durables

Revaz, Jean-Marc ; Cherix, Gaëtan ; Nour, Akbar

In: Vues sur la ville, 2008, no. 20, p. 3-7

Les villes sont à l’heure actuelle trop dépendantes des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel), ce qui soulève différentes questions : Quel approvisionnement énergétique à long terme ? Comment réduire les impacts liés à la pollution atmosphérique ? Comment maîtriser les conséquences liées aux changements climatiques ? La Suisse s’est fixé pour objectif de réduire... More

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    Résumé
    Les villes sont à l’heure actuelle trop dépendantes des énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel), ce qui soulève différentes questions : Quel approvisionnement énergétique à long terme ? Comment réduire les impacts liés à la pollution atmosphérique ? Comment maîtriser les conséquences liées aux changements climatiques ? La Suisse s’est fixé pour objectif de réduire de 20% ses émissions de C02 d’ici à 2020, par rapport à 1990. Dans ce sens, des études montrent la direction vers une « société à 2000 watts», ce qui correspondrait au tiers de la consommation énergétique actuelle. C’est dans les villes, où 75% de l’énergie est consommée, que les mesures visant une plus grande éco-efficacité sont les plus prometteuses, en particulier dans les domaines de l’habitat et de la mobilité. Il s’agit de faire plus avec moins, par une meilleure gestion de l’offre ainsi que par la réduction de la demande. Les leviers sur lesquels on peut s’appuyer sont notamment l’accroissement de la part des énergies renouvelables, l’amélioration des technologies énergétiques (cogénération, pompes à chaleur), l’optimisation de la mobilité urbaine, l’amélioration des techniques de construction (isolation des façades, solaire passif, etc.), ainsi que des modes de consommation plus responsables. Pourtant, il ne suffit pas de multiplier les normes réglementaires, ou d’optimiser la gestion énergétique lors de projets ponctuels : la poursuite de l’étalement urbain a des impacts énergétiques que les prescriptions techniques ne suffisent pas à contrer. Il s’agit plutôt de développer des stratégies intégrées, prenant en compte les questions de mobilité, de construction, de formes urbaines et d’approvisionnement énergétique. La réalisation de ces stratégies peut s’appuyer sur des outils comme le Plan communal des énergies, l’Analyse environnementale de l’urbanisme, ou le label Cité de l’énergie. Si la coordination entre le développement urbain et les réseaux de transport est à définir au niveau de l’agglomération, l’échelle du quartier est celle qui permet d’optimiser l’approvisionnement énergétique des bâtiments. Dans ce sens, le dossier réalisé par le CREM de Martigny montre en particulier deux voies à suivre : des bâtiments mieux isolés et producteurs d'énergies renouvelables, et des systèmes énergétiques de quartier.